armoires et ficelle, cherchez le lien!
Elle m'avait pourtant prévenue, ma copine de trente ans, "tu verras, c'est chronophage, la toile, et puis c'est exigeant, la durée de vie moyenne d'un blog c'est 15 jours".
Bon, je ne peux jurer que je vais dépasser les 15 jours, pas sûre que cette lubie informatique aille tellement plus loin que d'autres qui l'ont précédée et ont laissé derrière elles leurs lots de tricots et broderies inachevées, de partitions qui prennent la poussière, de boîtes d'aquarelle qui se déssèchent au fond d'un carton.
Cependant, ayant déménagé il y a 18 mois, et étant passée d'une grande maison (avec jardin, 2 greniers, 5 chambres sans placards, 1 garage, et je vous passe le reste), à un honnête appart de 80 m2 (avec ses trois chambres "placardisées", son petit balcon, et sa petite cave), je sais ce que "faire du vide "signifie ! Y'en a un paquet des gens qui se sont branchés sur le bon coin et qui en ont fait de bonnes affaires à l'époque! 10 ou 20 euros l'armoire, moi ça me débarrassait et eux ça leur rendait service.
Evidemment, s'il existait un genre de site le bon coin pour se défaire sans douleur et dans un esprit de partage de bons et loyaux services de nos encombrants moins matériels mais bien plus lourds à porter, ça se saurait ! Quoique les blogs d'écriture servent sans doute un peu à ça.
De fait, depuis 6 mois, j'ai repris une démarche déjà ancienne qui consiste à payer quelqu'un pour m'aider à me débarrasser de mes armoires intimes et leurs contenus peu avouables. J'ai donné un surnom à cette aimable personne, je me suis permis cette familiarité : on se cotoie trois fois par semaine, elle écoute vaillament (mais pas sans y aller de ses commentaires parfois énervants) mes élucubrations, il lui arrive même de pousser la générosité jusqu'à me fournir un mouchoir en papier pour éponger mes trop pleins débordants. Donc, ma "gouroute" à moi s'appelle la dame de l'étang noir. J'ai des copines plus jeunes qui la surnomme tata, mais elle n'est pas assez vieille pour moi pour que je puisse projeter une image tutélaire aussi décalée générationnellement.
Bien-sûr, nous sommes en France, et la dame de l'étang ne jure que par le Grand Jacques. Pas Brel non, Lacan. C'est bien plus chic et bien plus abscons. Le gars qui noue des ficelles en noeuds borroméens, et qui réussit à transformer une science humaine basée sur le langage en salmigondis pseudo scientifique à base de mathèmes, de Gands S1 S2 S3 ... et de Grands Autres.
Ceci dit, le coup du noeud borroméen, c'est assez sympa, tant qu'on en reste à de la bête ficelle bien sûr.
Je vous donne la recette, mais sans shéma, c'est pas gagné, et vu que je suis une bille en informatique, ne comptez pas sur moi pour vous fournir l'image qui éclaircirait mon propos. Le principe de ce noeud est rigolo: il consiste à attacher 3 anneaux entre eux, de façon que si l'on détache l'un de ces anneaux, n'importe lequel, les deux autres se retrouveront libérés. Découpez dans une ficelle 3 brins égaux. Les deux premiers brins, nouez les séparément de façon que chacun forme un anneau. posez les l'un sur l'autre de façon qu'ils s'entrecroisent. Le troisième brin est celui qui va vous servir à solidariser l'ensemble, posez le sans le nouer au dessus des deux autres, puis passez le fil de ce troisième brin de façon qu'il croise toujours par dessus l'anneau du dessous et par dessous l'anneau du dessus.
Vous n'avez rien compris ? Pas étonnant, même au stade de la ficelle (et sans jeu de mot psy) expliquer le noeud borroméen sans l'image, c'est coton ( ou lin, ou nylon, tout dépend de la ficelle, cte blague!). Si l'un de vous y a réussi, qu'il me prévienne, je lui décernerai un prix spécial du jury.
Un indice spécial pour ma copine de trente ans: il parait que ce fameux noeud figure sur les des vitraux de la cathédrale de Beauvais. Je suis décidément exilée trop loin dans les terres du sud pour aller vérifier. Ah, si je l'avais su il y a trente ans !!
A plus,
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